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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Le narrateur, fils de Vinstituteur M. Seurel, s'est lie avec un eleve, Ie grandMeaulnes, qui a fait une fugue. Des lors, il attend avec impatience, comme tous ses camarades, Ie retour du fugitiftarti depuis deja trois jours.
Le quatrieme jour fut un des plus froids de cet hiver-la. De grand matin, les premiers arrives dans la cour se rechauffaient en glissant1 autour du puits. Iis attendaient que Ie poele fut allume dans l'ecole pour s'y precipiter.
Derriere Ie portail, nous etions plusieurs a guetter la venue des gars de la campagne. Ils arrivaient tout eblouis encore d'avoir traverse des paysages de givre, d'avoir vu les etangs graces, les taillis ou les lievres detalent... Il у avait dans leurs blouses un gout de foin et d'ecurie qui alourdissait l'air de la classe, quand ils se pressaient autour du poele rouge. Et ce matin-la, l'un d'eux avait apporte dans un panier un ecureuil gele qu'il avait decouvert en route. Il essayait, je me souviens, d'accrocher par ses griffes, au poteau du preau2, la longue bete raidie*...
Puis la pesante classe d'hiver commenca...
Un coup brusque au carreau nous fit lever la tete. Dresse contre la porte, nous apercumes Ie grand Meaulnes secouant avant d'entrer Ie givre de sa blouse, la tete haute et comme ebloui !
Les deux eleves du banc Ie plus rapproche de la porte se precipiterent pour l'ouvrir: il у eut a l'entree comme un vague conciliabule, que nous n'entendimes pas, et Ie fugitif se decida enfin a penetrer dans l'ecole.
Cette bouffee d'air frais venue de la cour deserte, les brindilles de paille qu'on voyait accrochees aux habits du grand Meaulnes, et surtout son air de voyageur fatigue, affame, mais emerveille, tout cela fit passer en nous un errange sentiment de plaisir et de curiosite.
M. Seurel etait descendu du petit bureau a deux marches ou il etait en train de nous faire la dictee; et Meaulnes marchait vers lui d'un air agressif. Je me rappeile combien je Ie trouvai beau, a cet instant, Ie grand compagnon, malgre son air epuise et ses yeux rougis par les nuits passees au-dehors, sans doute.
Il s'avanca jusqu'a la chaire et dit, du ton tres assure de quelqu'un qui
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rapporte un renseignement: «Je suis rentre, monsieur.
— Je Ie vois bien, repondit M. Seurel, en Ie considerant avec curiosite... Allez vous asseoir a votre place.»
Le gars se retourna vers nous, Ie dos un peu courbe, souriant d'un air moqueur comme font les grands eleves indisciplines lorsqu'ils sont punis, et, saisissant d'une main Ie bout de Ia table, il se laissa glisser sur son banc.
«Vous allez prendre un livre que je vais vous indiquer, dit Ie maitre — toutes les tetes etaient alors tournees vers Meaulnes —, pendant que vos camarades finiront Ia dictee.»
Et Ia classe reprit comme auparavant. De temps a autre Ie grand Meaulnes se tournait de mon cote, puis il regardait par les fenetres, d'ou l'on apercevait Ie jardin blanc, cotonneux, immobile, et les champs deserts, ou parfbis descendait un corbeau. Dans Ia classe, Ia chaleur etait lourde, aupres du poele rougi. Mon camarade, la tete dans les mains, s'accouda pour lire: a deux reprises je vis ses paupieres se fermer et je cms qu'il allait s'endormir.
«Je voudrais aller me coucher, monsieur, dit-il enfin, en levant Ie bras a demi. Voici trois nuits que je ne dors pas.
— Allez!» dit M. Seurel, desireux surtout d'eviter un incident. Toutes les tetes levees, toutes les plumes en Fair, a regret nous Ie regardames partir, avec sa blouse fripee dans Ie dos et ses souliers terreux.
Que la matinee fut lente a traverser! Aux approches de midi, nous entendimes la-haut, dans la mansarde3, Ie voyageur s'appreter pour descendre. Au dejeuner, je Ie retrouvai assis devant Ie feu, pendant qu'aux douze coups de l'horloge, les grands eleves et les gamins, eparpilles dans Ia cour neigeuse, filaient comme des ombres devant Ia porte de Ia salle a manger.
De ce dejeuner, je ne me rappelle qu'un grand silence et qu'une grande gene. Tout etait glace. (...) Enfin, Ie dessert termine, nous pumes tous les deux bondir dans Ia cour. Cour d'ecole,, apres midi, ou les sabots avaient enleve Ia neige..., cour noircie ou Ie degel faisait degoutter les toits du preau..., cour pleine de jeux et de cris percants! Meaulnes et moi, nous longeames en courant les batiments. Deja deux ou trois de nos amis du bourg laissaient Ia partie et accouraient vers nous en criant de joie, faisant gicler la boue sous leurs sabots, les mains aux poches, Ie cache-nez deroule. Mais mon compagnon se precipita dans Ia grande salle, ou je Ie suivis, et referma Ia porte vitree juste a temps pour supporter l'assaut de ceux qui nous poursuivaient. (...)
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Dans Ia classe qui sentait les chataignes et Ia piquette4 il n'y avait que deux balayeurs, qui. deplacaient les tables. Je m'approchai du poele pour m'y chauffer paresseusement en attendant Ia rentree, tandis qu'Augustin Meaulnes cherchait dans Ie bureau du maitre et dans les pupitres. Il decouvrit bientot un petit atlas, qu'il se mit a etudier avec passion, debout sur l'estrade, les coudes sur Ie bureau, Ia tete entre les mains.
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