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Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
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Que j'aimais a Ie voir, avec son petit tablier de cuir noirci! Il saisissait une barre de fer et ce fer devenait aussitot sa chose. Il avait une facon a lui. pleine d'amour et d'autorite, de manipuler l'objet de son travail. Ses mains immenses touchaient tout avec un melange de respect et d'audace; je les admirais comme les sombres ouvrieres d'une puissance souveraine. Entre Chalifour et Ie dur metal, il semblait qu'un pacte eut ete conclu, donnant a l'homme toute domination sur la matiere. On pouvait croire que des serments avaient ete echanges.
Je Ie revois activant d'un air pensif Ie soufflet secoue de sanglots et surveillant Ie metal dont l'incandescence etait comme transparente. Je Ie revois a l'enclume: Ie marteau, manie avec force et delicatesse, obeissait comme un demon soumis. Je Ie revois devant la machine a percer, lancant Ie grand volant selon les exigences mesurees d'un rite. Je Ie revois surtout, devant la .verriere fumeuse et inondee de clarte bleme, considerant, avec un fin sourire barbu de blanc1, la piece de metal domptee, chargee d'une mission et qui paraissait sa creature.
O vieil ouvrier, б grand homme simple, comme tu etais riche et enviable, toi qui n'aspirais qu'a une chose: bien faire ce que tu faisais posseder intimement l'objet de ton labeur. NuI mieux que toi n'a connu Ie fer lourd et obeissant; nul ne Га, mieux que toi, pratique avec amour et Constance*.
GEORGES DUHAMEL. La Possession du Monde (1919)
Примечания:
1. У Шалифура была седая борода.
202
Вопросы:
203
* Relevez les mots et expressions servant: 1) a depeindre Partisan au travail; 2) a Ie presenter comme un personnage dont Ie pouvoir a quelque chose de surnaturel.
du beau ble
rendant longtemps, la France fut un pays essentiellement agricole: done une nation de paysans. Et aujourd'hui encore, Ie nombre des Francais travaillant a la terre reste considerable (37 pour 100 environ).
On trouvera, dans Ie texte ci-dessous, un bei exemple de Vattachement de la race paysanne a ce ble, qui, pendant tant de siecles, a nourri tant de generations de Francais.
C'est bien six sacs qu'il у en a. On les voit d'ici. M. Astruc1 les a deja comptes. Il a vu qu'il у a deja du monde qui regarde Ie ble. Il a deja vu qu'il n'y a pas encore les autres courtiers. «Laissez passer, laissez passer.»
Son premier regard est pour Ie ble. Il en a tout de suite plein les yeux.
«Ca, alors!»
C'est lourd comme duplomb a fusil. C'est sain et dore, et propre comme on ne fait plus propre; pas une ballet Rien que du grain: sec, solide, net comme de l'eau du ruisseau. Il veut Ie toucher pour Ie sentir couler entre ses doigts. C'est pas2 une chose qu'on voit tous les jours.
«Touchez pas3», dit l'homme.
M. Astruc Ie regarde.
«Touchez pas. Si c'est pour acheter, 5a va bien. Mais si c'est pour regarder, regardez avec les yeux.»
C'est pour acheter, mais il ne touche pas. Il comprend. Il serait comme Ca, lui.
«Ou tu as eu 5a? — A Aubignane4.»
M. Astruc se penche encore sur la belle graine. On la voit qui gonfle la toile des sacs. On la voit sans paille et sans poussiere. Il ne dit rien, et Personne ne dit rien, meme pas celui qui est derriere les sacs et qui vend. Il n'y a rien a dire C'est du beau Ыё et tout Ie monde Ie sait*.
«C'est pas battu a Ia machine?
— C'est battu avec 5a», dit l'homme.
Il montre ses grandes mains qui sont blessees par Ie fleau5 et, comme il les ouvre, 5a fait craquer les croutes6 et 5a saigne. A cote de l'homme,
il у a une petite femme jeune et pas mal jolie, et toute cuite de soleil comme une brique. Et eile regarde l'homme de bas en haut, toute contente. Elle lui dit:
«Ferme ta main, 5a saigne.» Et il ferme sa main. «Alors?
— Alors, je te Ie prends. C'est tout la?
— Oui. J'en ai encore quatre sacs, mais c'est pour moi.
— Qu'est-ce que tu veux en faire?
— Du pain, pardi.
— Donne-les, je te les prends aussi.
— Non, je vous Tai dit, je les garde.
— Je t'en donne cent dix francs .
— C'est pas plus?» demande un homme qui est la.
Celui de derriere les sacs a regarde la petite femme. Et il a fait un sourire avec ses yeux et ses levres, et puis il a tourne sa ugure vers M. Astruc, sans Ie sourire, toute pareille a celle qu'il avait tout a l'heure quand il a dit: «Touchez pas.»
«Je sais pas si c'est plus ou si c'est moins, mais, moi, j'en veux cent trente.»
Le regard de M. Astruc s'est abaisse sur Ie ble. Puis il a dit: «Bon, je Ie prends. »
Et, il ne Га pas dit, il Га gueule8, parce que l'orgue des clievaux de bois avait commence de grogner: « Mais, les dix sacs, il a encore gueule.
— Non, a crie l'homme. Ces six, et pas plus; les autres, je les garde, je te Tai dit. Ma femme aime Ie bon pain**.»
JEAN GIONO. Regain (1930)
Примечания:
1. Один из маклеров (посредников), скупавших у крестьян хлеб. Маклеры дейст -вовали по поручению крупных хлеботорговцев и мукомолов. 2. Мякина, полова 3. Langage parle populaire: suppression de ne. 4 Деревня в горной части Прованса 5. Цеп для обмолота зерна. 6. Здесь: струны, подсохшие корочки на ранах. 7. Действие происходит перед Второй мировой войной. 8 Tres familier pour crier 9. Рядом с хлебной ярмаркой устраивались балаганы и проходило народное гуляние
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