Научная литература
booksshare.net -> Добавить материал -> Лингвистика -> Може Г. -> "Курс французского языка Том 4" -> 132

Курс французского языка Том 4 - Може Г.

Може Г. Курс французского языка Том 4 — СПб.: Лань, 2002. — 480 c.
ISBN 5-8114-0095-0
Скачать (прямая ссылка): kursfrancyazt42002.pdf
Предыдущая << 1 .. 126 127 128 129 130 131 < 132 > 133 134 135 136 137 138 .. 189 >> Следующая

Il repondit d'un ton excede: «Mais oui; mais oui!» Elle l'appela: «Robert!» Elle eut Ie sentiment qu'il s'eloignait, qu'il etait deja trop loin pour que sa voix portat jusqu'a lui. Mais non, ce n'etait pas vrai, eile Ie voyait assis la, une table les separait. C'etait son fiance, et eile serait sa femme en octobre. Et lui, il eprouvait en meme temps qu'elle son angoisse et retenait ses coups.
«Tu vas prendre mal, dit-il. Viens a Ia maison, j'allumerai un grand feu.»
Elle Ie remercia humblement. Iis s'enfoncerent sous Ia pluie et, jusqu'a Ia maison Costadot, n'echangerent plus une parole. Robert savait que, ce jour-la, sa mere rentrait tard de la reunion des dames de charite. Il introduisit Rose, non dans sa chambre, mais au petit salon, et fit porter de la cuisine des fagots de sarments4. Il lui dit d'enlever ses souliers. Elle rougit:
«Pardonne-moi, je crois que j'ai un bas troue... »
II detourna un peu Ia tete. Ses vetements fumaient autour d'elle. Dans Ia glace de Ia cheminee, eile se vit tout a coup telle qu'elle apparaissait a Robert. Elle enleva son chapeau et essaya de rattraper ses meches. Il avait pris les bottines, il en toucha les semelles et les rapprocha du feu. Rose, qui etait debout, se pencha vers lui assis un peu en retrait et, pour l'obliger a Ia regarder, lui prit Ia tete a deux mains:
«Tu es bon», dit-elle avec elan.
Il protesta violemment:
«Non, ne Ie crois pas. Rose. Non, je ne suis pas bon.»
Et tout a coup, ces mots qu'il n'avait pas prepares, cette petite phrase qui s'etait formee en lui a son insu s'echappa, sortit de lui comme un jet de salive, de seve ou de sang:
«Pardonne-moi, je ne t'aime plus*.»
Les Chemins de la Mer (1939).
Примечания:
1. Сладкое, ароматное испанское вино либо вино из винограда сорта малага. Во Франции его иногда пьют горячим. 2. Роза, после того как ее семья разорилась, поступила на службу в магазин продавщицей. 3. Ромовая баба. 4. Обрезанные побеги виноградной лозы. На юге Франции их используют как дрова.
Вопросы:
* Montrez се que la scene а de dramatique, au double sens du terme. — Quel est Ie caractere du jeune homme, tel qu 'on peut Ie supposer d'apres ce passage?
331
jean cocteau (1892-1963)
JEAN COCTEAU est Vacrobate, Ie prestidigitateur deslettres frangaises. Dans tous les genres ой il s'est essaye (et Von salt qu'il ne se contente pas d'ecrire, mais qu'il dessine aussi et tourne des films), il a apporte une optique originale, une moniere de saisir et de presenter les choses qui n 'est qu 'a lui. Cependant, c'est sans doute lorsqu'il a parle de Venfance que cet enfant terrible de Ia litterature a Ie mieux laisse paraitre son gout pour les etres etranges et les destins hors serie.
LES ENFANTS TERRIBLES
La scene (une bataille entre ecoliers a coups de boules de neige) se passe a Paris, entre la rue d'Amsterdam et la rue de Clichy, поп loin du petit lycee Condorcet.
Ce soir-la, c'etait Ia neige. Elle tombait depuis Ia veille et naturellement plantait un autre decor. La cite reculait dans les ages; il semblait que Ia neige, disparue de Ia terre confortable, ne descendait plus nulle part ailleurs et ne s'amoncelait que la.
Les eleves qui se rendaient en classe avaient deja gache, mache, tasse, arrache de glissades Ie sol dur et boueux. La neige sale formait une orniere Ie long du ruisseau. Enfin cette neige devenait Ia neige sur les marches, les marquises et les facades des petits hotels. Bourrelets, corniches, paquets lourds de choses legeres, au lieu d'epaissir les lignes, faisaient flotter autour une sorte d'emotion, de pressentiment, et grace a cette neige qui luisait d'elle-meme avec la douceur des montres au radium, l'ame du luxe traversait les pierres, se faisait visible, devenait ce velours qui rapetissait Ia cite, la meublait, l'enchantait, la transfbrmait en salon fantome.
En bas, Ie spectacle etait moins doux. Les becs de gaz eclairaient mal une sorte de champ de bataille vide. Le sol ecorche vif montrait des paves inegaux sous les dechirures du verglas; devant les bouches d'egout, des talus de neige sale favorisaient l'embuscade, une bise scelerate baissait Ie gaz par intervalles et les coins d'ombre soignaient deja leurs morts.
De ce point de vue l'optique changeait. Les hotels cessaient d'etre les loges d'un theatre errange et devenaient bei et bien des demeures eteintes expres, barricadees sur Ie passage de l'ennemi. Car Ia neige enlevait a Ia cite son allure de place libre ouverte aux jongleurs, bateleurs1, bourreaux et marchands. Elle lui assignait un sens special, un emploi defini de champ de bataille.
Des quatre heures dix, !'affaire etait engagee de teile sorte qu'il devenait
332
hasardeux de depasser Ie porche. Sous ce porche se massaient les reserves giossies de nouveaux combattants qui arrivaient seuls ou deux par deux*.
« As-tu vu Dargelos? — Oui... non, je ne sais pas. »
La reponse etait faite par un eleve qui, aide d'un autre, soutenait un des premiers blesses et Ie ramenait de la cite sous Ie porche. Le blesse, un mouchoir autour du genou, sautait a cloche-pied en s'accrochant aux epaules.
Предыдущая << 1 .. 126 127 128 129 130 131 < 132 > 133 134 135 136 137 138 .. 189 >> Следующая

Реклама

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed

Есть, чем поделиться? Отправьте
материал
нам
Авторские права © 2009 BooksShare.
Все права защищены.
Rambler's Top100

c1c0fc952cf0704ad12d6af2ad3bf47e03017fed